samedi 2 août 2008

Pourquoi G. Borjay n'a pas choisi votre époque

Si, comme les très nombreux lecteurs assidus de ce blog, vous avez déjà à de multiples reprises goûté à la grande qualité des précédents articles, alors vous n'êtes pas sans savoir que Gustave Borjay écrit un roman dont vous n'êtes pas le héros, et que le Roman prendra place dans le cadre doré de la Belle-Epoque.
Mais - vous dîtes-vous non sans une certaine sagacité, peut-être mêlée elle-même d'un léger sentiment de vexation - cette époque a beau être dorée, elle n'en est pas moins révolue. Et pourquoi donc Gustave Borjay n'a pas daigné choisir notre époque, notre glorieux début de vingt-et-unième siècle où nous vivons dans une phase de progrès constant ? Vous avez beau dire cela d'un ton enlevé, le sourire au lèvre, on sent déjà que le cœur n'y est plus, que le malaise a pris place.

Eh bien ici, vous ne trouverez pas de langue de bois. Gustave Borjay vous a compris. Loin de contourner vos interrogations les plus titillantes, il vous éclairera de son regard de lumière. Pourquoi donc n'a-t-il pas choisi votre époque pour son Roman ? Dès maintenant les premiers éléments de réponse.

Tout d'abord, Gustave Borjay trouve que la Belle-Epoque était plus respectueuse de l'environnement, qu'elle utilisait moins le nucléaire. Le parc automobile était plus restreint, et on n'entendait pas chanter « elle pleure elle pleure elle pleure la planète »1 à la radio, qui d'ailleurs n'existait pas.

Ensuite, vu les prouesses qu'est amené à faire le héros du Roman (héros que vous n'êtes pas, nous vous le rappelons), il serait de nos jours immédiatement suspecté de dopage, ce qui n'est pas le cas dans la Belle-Epoque. Et G. Borjay préfère cette bonhomme atmosphère de confiance en présence de l'exploit héroïque, plutôt que la stérile et souillante - et Dieu sait combien injustifiée - suspicion qui entache désormais la moindre performance.

Une dernière raison, peut-être la plus déterminante pour l'écrivain, est que pour apporter une certaine poésie au Roman, il sera très utile de ne pas avoir à l'ancrer dans un contexte technologique poussé, pour ne pas dire informatique. L'ambiance typique des vieux films noirs et des encore plus vieux romans-feuilletons policiers correspond en effet à une atmosphère brumeuse et enfumée, pleine de charme et dépourvue de clefs USB et autres systèmes d'exploitation dernière génération. Car Gustave Borjay, au risque de frustrer toute une génération de geek, n'inclura pas dans son roman de séance de piratage menée par des hackers audacieux et dissidents à l'aide des dernières avancées en matière de technologie. Il n'y aura pas de processeurs mais des cerveaux, pas de mails mais des lettres anonymes, pas d'antivirus mais des policiers, pas de bits mais du sang. Et sur ce,

Gustave Borjay vous salue.


Vous n'aurez pas d'erreur fatale en lisant le Roman de Gustave Borjay.

1. Pour les curieux que cela intéresse, cette chanson audacieusement engagée est l'oeuvre du bien connu Ridan, et porte le nom courageux : "L'Ange de mon démon".

1 commentaire:

  1. J'aime bien comment tu te défend, face à l'époque incertaine que nous vivons, j'aime comment tu te situes... J'aime lire tes virulents imprévus...* Au raz de la manche, mon esprit. Un visiteur incongru...

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