mardi 16 avril 2013

Envoyer son manuscrit à une maison d’édition

Comme vous n’avez pas compris que vous ne serez pas publié, vous voulez faire éditer le roman que vous avez laborieusement écrit sous les encouragements hypocrites et gênés de vos amis. Vous trouverez ci-après tout ce dont vous aurez besoin pour agresser les plus grandes maisons d’édition. Les conseils du Maître, tout simplement.

Le manuscrit
 
La sobriété s’impose. Pour le contenu, Times New Roman, taille 12, interligne 1,5, pages numérotées, sommaire à la fin. Pour la mise en page, impression en recto seulement, avec des marges confortables (notamment une marge gauche vraiment importante). Puis reliure en spirale (et non thermoformée) pour que le manuscrit puisse rester ouvert confortablement sur un bureau.

La lettre d’accompagnement
 
Là encore, sobriété. La lettre ne doit pas dépasser une page et doit parler brièvement de votre roman, de vous-même (faites ce sacrifice) et de vos expériences littéraires, et plus brièvement encore de la maison d’édition à qui vous vous adressez (faites juste croire que vous n’envoyez pas votre manuscrit tout à fait au hasard).

Soyez professionnel, ne mettez rien de subjectif, ne justifiez pas votre démarche, de façon plus générale n’abusez pas du « je ». N’imposez rien à l’éditeur, il a votre manuscrit et il en fera ce qu’il voudra dans les délais qu’il voudra. Soyez humble aussi, tout le monde n’est pas au niveau de Gustave Borjay.

N’oubliez pas d’inclure vos coordonnées. Le cas échéant, joignez une enveloppe affranchie pour qu’on vous retourne votre manuscrit, si par extraordinaire vous y tenez.

Le choix de la maison d’édition
 
Renseignez-vous un minimum sur les maisons d’édition à démarcher. Il faut une certaine compatibilité. Si vous pensez être hors collection, laissez-le entendre dans votre lettre d’accompagnement, ça montrera que vous en êtes conscient mais estimez que ça n’est pas forcément un obstacle.

Et souvenez-vous…
 
Le marché de l’édition publie de plus en plus mais gagne de moins en moins. Les grandes maisons cherchent à faire des économies. Toutes veulent trouver la perle rare mais rien ne garantit qu’elles aient l’ouverture d’esprit nécessaire. Toutes reçoivent des milliers de manuscrits en un an si bien qu’elles ne lisent parfois que quelques pages d’un manuscrit.

Ce qu’elles reçoivent à 75%, ce sont des récits narcissiques centrés sur les expériences personnelles de l’auteur, qui s’apparentent à de l’auto-psychanalyse de bas étage. Elles reçoivent aussi beaucoup de manuscrits qui n’ont pas été relus plus d’une semaine, et dont certains sont un bon condensé des fautes d’orthographes rencontrés par les professeurs de français dans les copies de brevet. Vous pouvez déjà tenter d’éviter ces deux cas de figure.

Et bien sûr, des romans comme celui de Gustave Borjay seront forcément édités avant le vôtre, ce qui crée des bouchons. Soyez patients.

Gustave Borjay vous salue.
 
Dernier détail pour ceux qui n'auraient pas saisi : un
manuscrit
 se doit d'être lisible et écrit à la machine.
Autrement vous risque
riez de hautement déplaire au gentil éditeur.

4 commentaires:

  1. Envoyer un torchon à un éditeur peut aussi être une belle expérience...

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  2. N'est-ce pas un monde dominé par les cooptations, les pistons et les passe-droits ? Bonne chance Gustave, pourvu qe tu réussisses. Tu me pistonneras, dis ?

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  3. Quel chouette blog que je découvre grâce à Stiop ! Vous me faites rire

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  4. le fait d'etre rejeté signifie qu'on a été lu mais moi le probleme que je rencontre c'est qu'il faut un bras long pour se faire découvrir

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