vendredi 8 août 2008

Pourquoi vous n'en êtes pas le héros – Partie II

Cet article s'adresse avant tous à ceux qui n'ont pas lu ou pas compris le précédent traitant du même sujet. Gustave Borjay s'essaye ici à une de ses subtiles variations dont il a le secret, pour vous démontrer à nouveau de façon impitoyable que vous n'êtes pas le héros de son roman. Cette fois-ci, il se concentrera non sur un savant calcul d'âge, mais sur une question d'époque, sur la question de la Belle-Epoque.

Quand vous vous baladez à Paris sur le Champ de Mars, jouissez-vous d'une vue directe sur le Trocadéro, au lieu d'une vue obstruée par une hideuse construction métallique, sulfureux héritage dégénéré de quelque ancienne exposition universelle ? Car le héros du Roman, que nous nommerons Henri, ne connaît nullement la Tour Eiffel. Et lorsqu'il la verra s'élever, contrairement à vous autres modernes, il sera loin de la trouver belle...

Quand vous êtes seuls chez vous le soir, vous éclairez-vous par le biais d'une lampe à huile qui tousse et crachote, ou êtes-vous vous même un de ces privilégiés doté d'une toute récente lampe à pétrole ? Avez-vous seulement connaissance de la fée électricité, qui est au mieux utilisée dans quelques usines en avance sur leur temps ?

Quand vous voulez joindre le plus rapidement possible quelqu'un, utilisez-vous les tubes pneumatiques ? Ne parlons même pas de l'arrivée du télégramme, ni de votre futur effroi face aux mystères irrationnels du téléphone, appareil satanique dans lequel sont enfermées les voix humaines.

Si vous vous éprenez d'une jeune demoiselle (ou d'un jeune homme), vous fiancez-vous immédiatement dans la perspective d'un mariage rapide, la période d'attente faisant l'objet d'une surveillance de tous les instants par un auguste et intransigeant chaperon ?

La réponse à ces diverses questions est "non" pour vous, "oui" pour Henri. De plus, G. Borjay nous révèle en excluvisité que Henri n'est pas un schizophrène inter-temporel qui possèderait une seconde personnalité dans notre époque. Il y a donc tout à parier que vous n'êtes pas le héros du Roman. Abandonnez-donc vos vains et stériles espoirs, et revenez dans le vingt-et-unième siècle.

Gustave Borjay vous salue.


Cette machine diabolique a le pouvoir d'emprisonner les voix humaines.

3 commentaires:

  1. Dommage, j'aurais pourtant bien voulu être l'héroïne de votre roman... Et dire que tout ça se joue simplement à une petite centaine d'années près !

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  2. Ernest Jauffrin8 août 2008 à 18:44

    Cher Monsieur Borjay, voilà en effet un deuxième article bien convaincant qui ne fait qu'accroître la cruelle déception de savoir que nous ne serons pas le héros de votre roman. Et pourtant, par-delà cette argument imparable d'un radical changement d'époque, et indépendamment de cette pierre d'achoppement que constitue l'âge du héros de votre roman, je me demande si vous avez envisagé l'éventualité du voyage dans le temps... Après tout, n'existe-t-il peut-être pas quelque part, dans ce monde ou dans un autre, un individu doté d'un pouvoir à même lui permettre des déplacements spatio-temporels ? Si tel est le cas, si un de vos lecteurs en était capable, il pourrait sans doute être le héros de votre roman. A moins que votre roman ait pour postulat de base que le voyage dans le temps est impossible. Alors je m'excuserais de vous avoir fait perdre votre temps à lire mon commentaire. Recevez mes plus vifs encouragements pour la suite de votre oeuvre !

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  3. La tour Eiffel, c'est kitch. Surtout avec les loupiotes qui clignotent. Les connes.

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