vendredi 16 mars 2012

Les Clefs d'un bon scénario

Cet article que Gustave Borjay condescend à vous livrer ne sera pas exhaustif. Il ne prétend qu'à vous inculquer certains principes d'élaboration d'une intrigue romanesque, des principes vitaux, absolus.

Dans toute bonne intrigue qui se respecte, vous devrez inclure des variations de rythme. Des phases d’accélération – action, suspense – alternent avec des phases plus lentes – description, rencontre, dialogue intermédiaire. De même, vous devrez jouer, tel un compositeur de musique, avec les mystères et les crises – morales, physiques, etc. – pour les résoudre au moment idoine. Enfin, la dernière clef est d’associer des retournements judicieux à certains passages de votre roman.

Si vous équilibrez ces trois domaines imbriqués que sont le rythme, la résolution et le retournement, vous pourrez tenir en haleine votre lecteur. Il n’y aura plus qu’à prier pour que ni votre style, ni le façonnage de vos protagonistes ne massacre l’édifice.

Mais attention aux effets faciles ! Gardez-vous comme de la peste des procédés battus et rebattus, dont voici un petit échantillon.

« Mais pourquoi maintenant, John, pourquoi ? N’aurais-tu pas pu rentrer plus tôt du Nevada pour me dire que tu m’aimais et m’empêcher de me marier avec Rudy ?
— Hélas, Jennifer, durant tout ce temps j’étais frappé d’amnésie, je ne me souvenais même plus de mon nom ! »
 
« Albrecht, désarmé, se trouvait encerclé par les vingt hommes de main du démoniaque Fletcher. Vingt hommes, vingt samouraïs impitoyables prêts à le découper menu. Heureusement, Albrecht s’y connaissait en arts martiaux, après un combat incroyable où il faillit mourir mille fois, il parvint à défaire la totalité de ses adversaires. Il n'était cependant pas indemne, car il avait attrapé une écharde au petit doigt. »
 
« Robert regarda droit dans les yeux, une sueur froide lui glaçant les tempes, l’implacable Gérard. Après avoir vu ce fou sadique torturer et tuer sa famille, ainsi que son petit basset, il se demandait comment il pouvait ne pas être devenu fou. Il attendit, paralysé par une sourde angoisse, que Gérard appuyât sur la détente. Tout d’un coup il se réveilla – Mon Dieu, ce n’était qu’un rêve ! »
 
Gustave Borjay vous salue.
 
A quatre ans, pourtant handicapé d'un bras dans le plâtre,
Albrecht s'était défait de ses cinq premiers samouraïs. 

1 commentaire:

  1. Pauvres John et Jennifer, quand même ! J'espère que l'histoire se termine aussi sur un "Mon Dieu ! Ce n'était qu'un rêve !"...

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