Vous avez mené à leur terme vos deux ou trois travaux de relecture. Mais vous savez que le chapitre 2, celui où vous décrivez la naissance émouvante d’un jeune chiot le soir de Noël, pourrait être plus lyrique. Vous savez aussi – du moins l’un de vos gentils relecteurs vous l’a suggéré – que la scène d’introduction pourrait peut-être mettre davantage en valeur les signes avant-coureurs qui annoncent l’essence de votre intrigue.
Vous vous chargerez de ça, au moins. Ensuite, ce sera sans doute fini.
Mais pourquoi ce sans doute ? Pourquoi vous avouez-vous à moitié que votre roman, vous le reprendrez encore, qu’il sera encore nécessaire de faire de savantes retouches, de coller de nouvelles rustines ? Manque de confiance, refus d’accepter les inévitables imperfections de votre œuvre ?
Sachez que l’heure et proche et qu’il vous faudra vous tourner vers la phase la plus éprouvante de votre vie, tôt ou tard : l’édition. Des dizaines de grandes maisons sont prêtes à vous retourner chacune à son tour votre manuscrit, accompagné d’un mot de refus personnalisé qui ressemblera à :
« Madame, Monsieur,
Nous sommes au regret de vous dire, après avoir lu avec intérêt votre roman/recueil de nouvelles/groupement poétique/pièce de théâtre, que cette œuvre ne correspond pas à la ligne éditoriale de notre maison. Nous espérons que vous aurez plus de succès chez nos concurrents, à qui nous sommes ravis de laisser une si bonne affaire,Bien cordialement,
Monsieur X, pour le compte de la maison Y »
Et sachez que vous avez le niveau pour obtenir ce genre de mots d’encouragement, dès même la première version de votre œuvre. Pourquoi attendre ? Lancez-vous !
Gustave Borjay vous salue.
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L'accouchement avait été éprouvant, mais le résultat en valait la peine. Rex Jr. était vraiment une aubaine, un chiot de Noël des plus adorables ! |
Lancez-vous, cher Gustave ! Je suis sure que votre œuvre le mérite.
RépondreSupprimerVoilà qui me convainc d'envoyer de suite mon manuscrit à des éditeurs !
RépondreSupprimerJ'ai déjà reçu ce type de courrier, à la virgule près. Il faut donc en déduire que ceux qui nous censurent n'ont aucune imagination dans la rédaction de leurs motivations à ne pas nous publier. Ils ne trouvent pas les mots ?
RépondreSupprimerIl est toujours possible de penser qu'ils n'ont pas lu le manuscrit, et que s'ils l'avaient lu...
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