lundi 18 août 2008

Intelligence artificielle

Sans aucun doute vous souvenez-vous de ce superbe article de fond paru jadis sur ce même blog, et qui connut le succès que l'on sait. Il introduisait un principe fondamental, celui de la jachère de blog. Il est d'ores et déjà possible d'établir un bilan qui s'avère d'ailleurs extrêmement positif : après la pause d'une dizaine de jours, de nouveaux articles de grande qualité sont parus régulièrement, pour le plus grand délice des lecteurs toujours plus assidus.

Eh bien dans cet article, vous découvrirez un principe encore plus révolutionnaire. Suivons pour cela le chemin initiatique dans lequel se retrouva engagé Gustave Borjay. Vous n'êtes probablement pas sans savoir que pour tenir un blog, pour y publier des articles, il est nécessaire de s'emparer d'un clavier, de le brancher sur un ordinateur, lui-même branché sur Internet, et enfin d'avoir quelque chose à dire. Ainsi, la prose de l'auteur passe par un ordinateur.

Or que se passa-t-il quatre semaines après la parution de l'article sur la jachère de blog ? L'ordinateur de Gustave Borjay tomba en panne, trahissant sans exprimer le moindre remord la confiance dont ce dernier l'avait honoré. Pourtant, l'écrivain, dans sa perception aigüe des choses, se rendit confusément compte que tout n'était pas aussi simple. En effet, il faudrait vraiment être un monstre inhumain pour ne serait-ce que penser à tromper Gustave Borjay, or Gustave Borjay n'accorde jamais sa confiance aux monstres inhumains. De toute évidence, il se dressait là un mystère.

Mais un jour, en lisant Isaac Asimov, tout devint clair. L'ordinateur, doué d'intelligence artificielle, avait lu l'article lors de son transfert sur Internet et durant quatre longues semaines, avait médité sur son message de toute la puissance de ses microprocesseurs fabriqués en Chine. A la fin de ces quatre longues semaines, sa décision fut prise : il allait se mettre volontairement en jachère, pour renaître plus tard encore plus épatant aux yeux de son maître. Ému par cette belle marque de dévouement et d'abnégation, Gustave Borjay respecta  le vœu de son fidèle compagnon, et, mieux encore, s'empressa de gagner un cyber-café pour écrire en son hommage ces quelques lignes : « Ô bel être de métal, puissant agrégat de mécanique, remarquable engin de foudre, jamais je n'oublierai ton soutien quotidien. Je briserai les idoles païennes pour t'y mettre à la place, te rendant grandeur, honneur et trône de pouvoir. »
 
A l'heure qu'il est, le fier personnal computer n'est toujours pas ressorti de sa jachère, qui se manifeste par d'inopinés blocages agrémentés de soudains brouillages d'écran. Mais Gustave Borjay a confiance. Il sait qu'un jour, son compagnon renaîtra, plus fort, plus tolérant, plus humain. Et ce jour là, tout sera gommé, frustrations, regrets, chagrins, il n'y aura plus qu'une joie tenace, une amitié virile.

Gustave Borjay vous salue.


« Nuit et jour je te veillerai, inlassablement j'attendrai ton retour. »

3 commentaires:

  1. Je suis tombé par hasard sur ce blog, merci bcp pour tous les bons moments passés à le lire ! Au fait, 1 ptite question : quand vous en aurez assez de tenir un blog expliquant comment écrire un roman, écrirez-vous un roman expliquant comment tenir un blog ;) ? Bon rétablissement à votre PC, ce serait dommage qu'il reste tp lgtemps en jachère...

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  2. Arnaud de Camus de Carte à Jouer21 août 2008 à 02:29

    Penser que l'avenir de la création peut dépendre d'un amas de ferraille et de connexions électriques ! C'est fou ! Enfin, que faire sinon prendre son mal en patience et admettre que les forces irrationnelles pactisent maintenant avec la mécanique ?... J'apprécie de votre part cette variation sur le thème de Matrix, riche de perspectives sur l'avenir d'une société "fonctionnelle"... En toutes choses vous savez aller droit à l'essentiel. Continuez, Gustave (de) Borjay ! et je vous suis.

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  3. La technique, l'avenir de l'homme, ou l'homme, avenir de la technique ? La grève de l'ordinateur marquerait le retour de la plume mais aussi la fin de ce blog... L'homme du XXIème siècle, dépendant de la technique ?

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