jeudi 21 août 2008

Pourquoi vous n'en êtes pas le héros - Partie III

A deux reprises déjà, Gustave Borjay avait fait l'effort de convaincre les malheureux incrédules qui ne voulaient pas reconnaître l'évidence. Mais il faut croire que cela n'a pas fini, puisque l'auguste écrivain reprend la plume, plus résolu que jamais à piétiner impitoyablement les vains espoirs de quelques irréductibles entêtés. Gustave Borjay aurait préféré ne pas en arriver là, mais il y aura été poussé par la triste mesquinerie de ses pairs. Qu'ils ne s'en prennent donc qu'à eux-mêmes si jamais ce qui va suivre n'était pas très agréable pour leur amour-propre.

La réponse à la question fondamentale reprise par le titre de cet article peut se résumer en quelques mots simples et accessibles au commun des mortels : vous n'êtes tout simplement pas un héros. Nous allons maintenant développer cette idée originale et intéressante pour en ôter tout mystère et toute irrationalité.

Tout d'abord, vous n'avez pas de super-pouvoir - sinon Gustave Borjay, grâce à son regard de lumière, le saurait - et par conséquent n'êtes pas un super-héros. D'un autre côté, il est vrai que le héros du Roman ne sera pas non plus un super-héros. Il ne se fera piquer par aucun calamar géant ou transgénique, il ne tombera pas dans une cuve d'acide à laquelle il survivra miraculeusement et deviendra invincible, et il n'aura pas été initié aux secrets ancestraux de la magie druidique celte, à l'ombre des menhirs sacrés.

Ensuite, vous avez une vie normale. Certes un peu moins que vos concitoyens, puisque vous lisez en ce moment un blog de qualité plus que supérieure, mais vous n'en avez pas moins une vie normale. Pas d'imprévu, pas d'aventure, pas de jeune demoiselle en détresse à défendre contre les désirs dépravés de vieilles brutes assoiffées de sang, pas de traquenard qui soit tendu en votre honneur dans une rue passablement déserte. Pour vous, l'imprévu c'est plutôt la voiture qui tombe en panne, Arlette Chabot qui présente la météo, le PSG qui marque un but, des proches qui sont un beau jour aimables envers vous.
Enfin, on n'insistera pas, par pudeur, sur le fait que votre degré de courage, de loyauté, de sang-froid ne peuvent en rien être comparées avec celles du héros dont il est ici question. Ne parlons même pas des capacités physiques, c'est-à-dire de la souplesse, de la vélocité, de la force et de l'endurance. Ce blog n'est pas un lieu de réquisitoire mais un lieu d'élévation spirituelle. Vous aurez beau faire du sport chaque semaine, manger équilibré (cf. www.mangerbouger.fr), pratiquer le jogging à la place de la cigarette, vous n'aurez ni l'expérience, ni le mental, ni l'ingéniosité de notre héros.

Mais vous n'y pouvez rien. Abandonnez donc une fois pour toutes vos prétentions ridicules. En guise de consolation, dîtes-vous que vous pourriez faire un bon second rôle. Peut-être.

Gustave Borjay vous salue.


« Immédiatement après que le calamar géant transgénique l'eût piqué,
il se sentit que quelque chose en lui était différent, que plus rien ne serait
jamais comme avant. [...]. Calamari-man était né. »

1 commentaire:

  1. Ernest Jauffrin22 août 2008 à 23:11

    Un poète dit un jour qu' "une revue n'est vivante que si elle mécontente chaque fois un bon cinquième de ses abonnés." Que dire alors de votre blog, Monsieur Borjay, quand cet article ne manquera pas de déplaire à cinq cinquièmes de vos lecteurs ? Je suis admiratif devant l'exponentielle vitalité littéraire de votre site. Continuez de nous distraire ainsi !

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